Pour faire simple, je dirais que la méthode sociocratique de gouvernance formalisée par Gerard Endenburg – appelée communément sociocratie ou gouvernance dynamique - vise à permettre à toute entreprise collective, quelle que soit sa forme et son objet, de s’auto-organiser à l’image d’un organisme vivant.

Gerard Endenburg a constaté que la question du pouvoir était la clé pour permettre cette auto-organisation. La sociocratie vise donc à installer dans l’entreprise « l’équivalence » entre les membres. L’équivalence, c’est le droit reconnu à chacun d’influencer et de consentir ou non à une décision qui va modifier de manière significative et durable ce qu’il vit et fait dans l’organisation. Ce droit entraîne une manière spécifique de prendre les décisions collectives.

Pour ce faire, la sociocratie distingue et articule :

  • la structure de prise de décisions qui impactent de façon significative et durable ce que font et vivent ensemble les membres d’une entreprise collective (fonction d’orientation),
  • la structure de mise en œuvre des décisions (fonction d’exécution) dont l’entreprise collective se dote pour réaliser ses objectifs,
  • et la structure d’évaluation et de feed-back (fonction mesure).

Elle fait cela de façon à réguler toute tentative de « pouvoir sur » tout en favorisant le déploiement du « pouvoir de » chacun au service de l’œuvre commune grâce aux 4 règles de base de la méthode. En outre l’ingénierie organisationnelle de la sociocratie contribue à clarifier les missions / fonctions de chacun des sous-ensembles et de chaque personne de l’entreprise collective pour les articuler de façon adéquate et définir les domaines d’autorité de chacun.

Grâce à son approche systémique tout à fait originale de la gestion du pouvoir, la sociocratie offre des moyens opérationnels pour favoriser :

  • Une appropriation de la vision et des objectifs de performance globale – économique, sociale, environnementale – à tous les niveaux de l’organisation : explicitation de vision, missions, buts
  • Des processus performants pour prendre les décisions stratégiques de manière collective et efficace au niveau approprié : cercles de décision.
  • Un mode de décision authentiquement participatif qui valorise la contribution et la responsabilité de chacun : décision par consentement.
  • Une structuration de la circulation de l’information à la fois descendante et remontante : double-lien entre les cercles.
  • Un renforcement de l’esprit d’équipe et du leadership : élection sociocratique.

Pierre Tavernier